Tout est une question de perspective. Demandez à n’importe quel supporter du Standard et il pointera la visite au stade du Pays de Charleroi comme un traditionnel cauchemar pour ses favoris.
Invaincu en phase classique
Sans tomber dans l’excès inverse et de parler de partie de plaisir, l’analyse des derniers résultats dans l’antre du rival wallon nuance fortement le paysage. Certes, le coach Aleksandar Jankovic n’y a pas que des bons souvenirs avec Malines. Certes, les Carolos s’enorgueilliront éternellement de leurs victoires de prestige lors des deux derniers sacres liégeois, en 2008 (les Liégeois de Preud’homme, alors fraîchement titrés, étaient encore invaincus) et en 2009 (précipitant au passage la fin de l’ère Espinoza entre les perches). Le ressenti dans la direction liégeoise est déjà très différent : sous la vareuse des Rouches, Daniel Van Buyten (avec notamment un retentissant 1-4) et Olivier Renard (avec notamment un 2-5) n’ont jamais connu la défaite sur la pelouse de leurs premiers exploits. Depuis la réforme du championnat et l’instauration des playoffs pour la saison 2009-2010, le Standard n’a plus jamais perdu… en phase classique (pour deux défaites 1-0 en phase finale, une en playoffs 2 et une en playoffs 1 par l’insaisissable Tainmont). Le contexte du match de dimanche (où Charleroi, invaincu chez lui en championnat, devance le Standard… et le précédera toujours quel que soit le résultat) n’est même pas inédit puisqu’il était encore plus en faveur des troupes de Felice Mazzù douze mois auparavant. La suite du scénario avec un retour incroyable des Rouches (2-3) après l’interruption du match, alors que Charleroi menait 2-1, pour abandonner la lanterne rouge et amorcer un retour vers la première moitié de la hiérarchie et la victoire en Coupe. En phase classique, les Liégeois affichent 6 victoires d’affilée : 2-3 en 2009-2010 avec un but de Witsel dans les dernières minutes, 0-2 en 2010-2011 et la protestation en fin de match de supporters carolos avec des balles de tennis, alors que cette victoire remettait le Standard en route vers les playoffs 1, 2-6 en 2012-2013 et le drapeau des Ultras plantés au centre du terrain par Sébastien Pocognoli, 0-1 en 2013- 2014 et le 1er but de Carcela depuis son retour au Standard, 0-1 en 2014-2015 pour stopper une série de 4 défaites consécutives (championnat, Europa League et Coupe) sous Ivan Vukomanovic et un match marqué de manière indélébile par le « maillot-gate» et enfin le 2-3 de la saison passée avec Yannick Ferrera.
72 heures,c’est très court
« En termes de récupération, il n’y a pas de loi écrite », nous résume Mario Innaurato, l’ancien préparateur physique des Diables rouges, au moment d’évoquer le contexte de la préparation des deux équipes en vue de Charleroi- Standard ce dimanche. «En fait, seul le résultat du match permettra de dire avec précision si c’était un véritable avantage pour le Standard d’avoir une semaine complète pour aborder cette rencontre. » Vu du côté des Rouches, les rôles sont cette fois inversés. Les années où il participe plus longuement aux compétitions européennes, le Standard est plutôt abonné aux préparations express. Sortant d’un programme bien chargé, le Standard « profite » en quelque sorte de son élimination précoce en Coupe pour monter progressivement en puissance à Charleroi avant la « finale » de poule en Europa League contre l’Ajax Amsterdam quatre jours plus tard. Avec les matches en Europa League programmés le jeudi soir (comme Charleroi- Anderlecht en Croky Cup), les Liégeois ont géré intelligemment leurs forces. Après leurs cinq matches de poule, les Rouches se sont imposés 4 fois (Lokeren à Daknam, Waasland/Beveren, Mouscron et Zulte Waregem à Sclessin) pour une seule défaite (contre Anderlecht… qui avait aussi joué en Europa League). Le Standard est donc rodé à cette situation, au contraire de Charleroi. En 72 heures (et même moins puisque le match de dimanche est programmé à 18 heures), il n’y a pas trente-six solutions pour les Zèbres pour se refaire une santé avant de croiser la route du Standard. «Les maîtres mots sont la récupération et savoir faire fi des émotions suscitées par le résultat, positif ou négatif, pour se concentrer sur la suite du programme », poursuit Mario Innaurato. «C’était d’ailleurs aussi notre leitmotiv en équipe nationale avec Marc Wilmots. » Il est logique de voir partir le Standard avec un avantage pour ce match. «C’est bien nécessaire pour les Liégeois qui ont eu plus de matches dans les jambes, avec de longs voyages en avion qu’il ne faut jamais sous-estimer. On le voit dans un contexte de playoffs comme Bruges il y a quelques années. Là, c’est plus embêtant à gérer. Pour dimanche, l’avantage est indéniable puisque Charleroi a juste 72 heures de récupération là où le Standard a une semaine. De plus, Charleroi a disputé un match par temps froid, sur une surface difficile, qui est toujours susceptible de produire des microtraumatismes. Dès le coup de sifflet final, peu importe le résultat, tu dois entreprendre un travail de réhydratation et d’alimentation… et compter sur le professionnalisme des joueurs. Mais je connais la qualité des staffs : ils sont capables de gérer. Est-ce plus facile de commencer ou de finir un match ? Quand on n’est pas habitué, le plus dur est de se remettre dans le bain mais ce n’est pas une loi immuable… »
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