Avant Antwerp-Standard, Lucien D’Onofrio règle ses comptes avec Bruno Venanzi. Décryptage

Ce vendredi soir, en match avancé de la 23ème journée de championnat, l’Antwerp accueille le Standard. Ce choc est particulier sachant que de nombreux joueurs, membres du staff et dirigeant ont fait, jadis, le bonheur du … Standard de Liège.

Parmi eux, il y a évidemment l’ex-président du club liégeois, Lucien D’Onofrio aujourd’hui bras droit du président du Matricule n°1.

Ses relations avec Bruno Venanzi, l’actuel homme fort du Standard ne sont plus au beau fixe comme il le souligne dans un entretien accordé à Sud Presse : « J’avais de bonnes relations avec lui mais je n’en ai plus et je n’en veux plus. Et il sait bien pourquoi. » Il parle ici d’un ami auquel Bruno Venanzi aurait manqué d’élégance.

Il va plus loin ensuite en comparant le président de la formation liégeoise à « un anesthésiste« . Pourquoi ?  » Parce qu’il a anesthésié tout le monde. Il n’y a plus de réaction, plus d’émotion, ni de la part des supporters, ni des médias… Tout est devenu normal.  »

Le Standard de Liège ne juge pas utile de réagir à de tels propos même s’il s’étonne de la motivation de Lucien D’Onofrio de s’exprimer de la sorte à l’égard de Bruno Venanzi. Ce dernier n’ayant jamais rien dit sur le dirigeant du club anversois. Depuis le rachat du Standard, en juin 2015, ce n’est pourtant pas la première fois que les deux clubs s’affrontent en championnat.

Récemment, dans La Tribune, Laszlo Bölöni, l’entraîneur de l’Antwerp et coach du Standard champion en 2009, avait déjà taclé le président de la formation liégeoise. Aux rumeurs annonçant son retour l’an dernier en Bord de Meuse, il a répondu :  » Il y a eu des bruits d’un retour à Liège mais il faut oublier cela. Entre parenthèses, la direction du Standard a voulu l’an dernier un jeune entraîneur et il l’a eu (avec Ricardo Sa Pinto, ndlr) et moi je voulais des dirigeants qui savaient bien conduire et bâtir un club. Tous les deux, on a eu ce qu’on voulait. Voilà, c’est un petit tacle (sourire) ».

Décryptage…

Serait-ce donc une tentative de déstabilisation, une forme de frustration pour Lucien D’Onofrio qui n’a pas pu racheter le Standard il y a 3,5 ans ? Cette sortie médiatique a de quoi interpeller.

Certaines informations communiquées par le dirigeant de l’Antwerp s’avèrent erronées comme celle de dire que Michel Preud’homme n’est pas seulement entraîneur et vice-président au Standard, mais aussi directeur sportif et actionnaire. Selon nos sources, MPH est juste administrateur. Bruno Venanzi détenant 99,9% des parts de la S.A. Standard de Liège. Ironie de l’histoire, l’actuel président du Standard est parvenu à faire revenir à Sclessin l’entraîneur que D’Onofrio n’avait pas souhaité prolonger en 2008 après le titre acquis après 25 années d’attente.

« On a énormément partagé avec Luciano, c’est quelqu’un qui connait énormément le football. Quant à Bruno, c’est presque l’opposé. Mais il a une approche parfaite avec moi, a souligné Michel Preud’homme dans l’émission La Tribune de ce lundi 21 janvier. Il sait comment il doit me parler. Pour me faire revenir, il m’a touché au coeur, oui, mais il ne m’a pas brusqué. Il a une grande intelligence dans la manière de gérer le club. Il m’a convaincu qu’on ferait de belles choses. »

Certains supporters du Standard, sur les réseaux, estiment que les propos de D’Onofrio « manquent un peu de classe ». Depuis son départ du Standard, il n’a jamais raté l’occasion de  » titiller  » les Rouches en participant notamment, sans faire de bruits, aux transferts de MbokaniJovanovic ou encore Defour à … Anderlecht.

Ancien agent de joueurs, Lucien D’Onofrio est aussi ancien dirigeant du Standard (entre 1998 et 2011). Il a remporté deux titres de champion avec la formation liégeoise. Condamné, en France en 2007, pour transferts illicites (sentence confirmée en appel en 2012), il a également été poursuivi pour blanchiment d’argent dans le cadre du dossier ‘Standard de Liège’, mais a payé une transaction pénale de plus d’1.5 million d’euros en 2015 afin d’éviter un procès en correctionnelle, comme le prévoit la loi. Il occupe la fonction de vice-président à l’Antwerp depuis 2017.

 » Il a tout fait dans le milieu et tenter une définition de sa profession est compliquée, affirme Romain Molina dans son livre « La mano negra, ces forces obscures qui contrôlent le football mondial ». Il est, tour à tour, agent, conseiller, dirigeant. Il fait partie de ces personnes qui sont dans la périphérie du football, essentiellement économique comme les droits d’image ou droits télés, avec des relations pas toujours recommandables au niveau industriel et politique. Au Portugal, par exemple, il faisait la pluie et le beau temps. Et dans des clubs, aussi rivaux que Porto et Benfica, il a énormément d’amis et, d’un simple coup de fil, il peut régler un transfert sans pour autant être associé publiquement au deal puisqu’il aime rester discret. »

C’est, de toute évidence, dans une ambiance plutôt délétère que le choc entre l’Antwerp, 3ème au général, et le Standard, 4ème à deux points, va se jouer dans un Bosuil surchauffé.

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