Voir un coach gesticuler sans arrêt et hurler des consignes à ses joueurs est devenu monnaie courante dans le monde du football. Des comportements analysés par Philippe Godin, professeur à l’UCL et psychologue du sport.

La chose qui frappe le plus notre spécialiste est ce qu’il nomme les messages paradoxaux. « Le non verbal doit autant être pris en compte que le verbal. Tout geste ou toute posture est inconsciemment interprété par les hommes sur le terrain. Les deux types de messages doivent donc correspondre. Si ce n’est pas le cas, il y aura des contradictions. »

Le joueur réagira donc d’une manière à laquelle son coach ne s’attendait pas. « Il ne fera pas ce qu’on lui demande ou exécutera mal sa tâche. Preuve qu’il y aura un manque d’optimisation du message. L’exemple type est celui d’un entraîneur surexcité qui ferait des grands gestes et qui crierait pour calmer ses joueurs. Ils ne le comprendront pas. »

Le professeur Godin est donc clair : un entraîneur qui s’énerve de manière permanente n’est pas un adjuvant pour ses joueurs. « Souvent, ils réagissent comme s’ils étaient encore sur le terrain. Leur statut leur demande pourtant de réfléchir autrement, de faire passer un message mais certainement pas sous le coup de l’émotion car cela diminue leurs facultés mentales. »

À l’inverse , se tenir en bord de terrain de manière stoïque n’avantagera pas non plus son équipe. « Le joueur voit toujours son coach même s’il ne l’entend pas toujours. Si l’entraîneur ne bouge pas du tout, son athlète se demandera s’il n’a pas perdu confiance en l’équipe, s’il est toujours motivé. »

Les extrêmes sont donc à éviter selon le psychologue. La recette miracle n’existe pas, mais il est possible d’y tendre. « Trop sautiller fait qu’on n’est plus écouté tandis que ne rien dire engendre un manque d’autorité. Je préconise donc de rester calme et debout en bord de terrain pour marquer sa présence. Des coups de gueule arriveront, mais ils doivent être justifiés. Un coaching psychologique dès la formation des entraîneurs pourrait être une réelle plus-value pour le sport, mais cela prend du temps. »

Source : dhnet.be

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