Analyse: La baisse du niveau de notre championnat

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Les premiers matchs de championnat n’ont pas suscité beaucoup de passion dans le public et semblent confirmer la baisse du niveau de nos clubs Le système des Play-offs y est peut être pour quelque chose.

Les images de la Coupe du monde sont-elles encore trop fraîches dans nos têtes ? Sûrement car il n’est pas facile pour le téléspectateur de passer des exploits de Messi, Neymar ou Robben à ceux des joueurs de notre Jupiler Pro League. Cependant, il ne s’agit peut-être pas de la seule explication au fait que le championnat a recommencé quasi dans l’indifférence générale.

Dans beaucoup de clubs, les compositions d’équipe pour les matchs de ce début de compétition ne devraient ressembler en rien à celles de la fin de saison. Partout, des joueurs absents parce que juste rentrés de vacances, pas encore prêts physiquement ou en attente d’un transfert vers des cieux plus rémunérateurs. Et puis, il y a ceux qu’on cherche à attirer, de plus en plus difficilement et bien souvent en leur promettant qu’ils pourront vite repartir.

En fait, on se croirait plutôt assister à des matchs amicaux d’avant-saison qu’à de véritables matchs de championnat. Ainsi, pour le match du Standard contre Courtrai, Guy Luzon n’a pas hésité à aligner son équipe B avec énormément de jeunes. On peut comprendre l’objectif de l’entraîneur israélien qui était de préserver ces cadres en vue du match retour contre le Panathinaïkos mais n’est-ce pas aussi une nouvelle preuve de la dévalorisation constante de notre championnat, du moins dans sa phase classique ?

Il faut dire qu’à l’exception des clubs qui s’apprêtent à lutter pour ne pas descendre et qui ont peur de tomber dans une spirale négative « à la montoise », tout le monde a désormais bien intégré que tout se jouait à la fin, lors des Plays-offs, Le renversement de situation incroyable de l’année dernière, où même Anderlecht semblait avoir du mal à réaliser qu’il avait remporté le titre, aura sûrement fini de convaincre les dernières personnes qui en doutaient.

Les matchs de championnat sont donc dévalorisés car ils ont perdu une grande partie de leur enjeu. Pour résumer la situation, on peut dire qu’il est bien sûr toujours mieux de gagner mais aussi qu’il n’est plus si grave de perdre. Dès lors, on peut demander si une autre conséquence des Play-offs n’est pas de contribuer à augmenter l’écart déjà important qu’il y avait déjà entre les clubs belges et les clubs européens.

Le match du Standard contre Charleroi avait-il assez d’intensité pour bien préparer les joueurs à affronter le Panathinaïkos ? Que dire d’Anderlecht pour qui l’entrée en Ligue des Champions risque à nouveau d’être un choc tant la différence avec le niveau de notre championnat est immense. Il faut souvent plusieurs matchs pour s’adapter à un rythme et comme les autres années, les mauves risquent d’être prêts lorsque se seront déjà envolés les derniers espoirs de qualification.

Qu’on ne s’y trompe pas, les Plays-offs ont été instaurés pour des raisons purement commerciales et sûrement pas, comme cela a parfois été dit, pour augmenter le niveau de notre compétition. Maintenant soyons aussi lucides, football et argent sont désormais si inextricablement liés que, quelles que soient les mesures prises pour améliorer notre football (il en existe sûrement), nos clubs resteront toujours trop faibles financièrement pour rivaliser avec les grands clubs européens.

Pour changer la donne, il faudrait peut-être intégrer les clubs belges dans un plus grand marché comme le préconise Duchâtelet (il ne s’y connait pas en football mais il sait comment faire de l’argent) avec la création de la Bénéligue qui regrouperait les plus grands clubs belges et hollandais. L’autre solution consisterait en une refonte totale du système mis en place par l’UEFA. Le fair-play financier est parfois considéré comme un premier pas mais n’est-il pas utopique de penser que les grands clubs vont accepter de changer un système qu’ils ont en grande partie créé et dont ils sont les premiers, pour ne pas dire les seuls bénéficiaires ?

Soit on s’adapte vraiment aux règles du jeu, soit on les change. Ou alors, on peut aussi continuer sans rien changer, mais en acceptant alors de voir le niveau de notre championnat inexorablement baisser.

Et si les spectateurs aussi avaient leur mot à dire…

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