La « bombe » lâchée par Adrien Trebel gâche un peu l’image de carte postale que le Standard aurait aimé envoyer d’Espagne. Plus que jamais, le mercato hivernal s’impose sur le devant de la scène alors que l’ancien capitaine s’est lancé dans une partie de bras de fer avec un club dont il défend les couleurs depuis l’été 2014.

Depuis samedi, Adrien Trebel est dans toutes les conversations au Standard et autant dire que cette situation n’amuse personne, à commencer par la direction du club liégeois qui aurait aimé avoir d’autres chats à fouetter durant ce mercato. La défection de l’ancien capitaine met tout le monde en porte-à-faux du côté liégeois. D’une part, le coach est confronté à une situation dont il n’est pas responsable et doit bien faire comprendre au reste du noyau que personne n’a intérêt à laisser aller à de tels états d’âme… alors que la mentalité est un de ses grands chantiers durant ce stage ! D’autre part, la direction du club doit faire face à la « mutinerie » d’un de ses salariés qui, concernant un footballeur, a une certaine valeur financière. « Cette situation est terrible et ne peut pas rester sans sanction », a commenté le directeur sportif Olivier Renard dans le hall de l’aéroport d’Eindhoven. « Il a un contrat et des obligations, il est un joueur du Standard, il doit venir en stage. Il a fait un choix et ce n’est pas le bon selon moi. » Que faut-il entendre par sanction ? Un licenciement et un stage prolongé dans le noyau B seraient contre-productifs par rapport aux intérêts du club. Dès lors, il est acquis qu’Adrien Trebel va se choper une très grosse amende.

En filigrane, se pose aussi la question de la réelle autorité d’une direction sur son joueur : comment est-ce possible qu’un joueur décide de boycotter ses obligations normales ?

Avant le départ, nous rappelions justement que ce stage n’était pas le premier de l’histoire au cours duquel des cadres vivent avec l’imminence d’un transfert. Oguchi Onyewu (2007) et Paul-José Mpoku (2015) avaient fini par rejoindre le groupe en cours de route, sans empêcher un transfert en fin de mercato hivernal… après avoir rejoué avec le Standard.

NETO (GAND) DANS LA BALANCE ?

Une vraie bouderie comme celle de Victor Ramos en 2011, qui étaient plus l’expression immature d’une adaptation délicate, avaient été suivies par un renvoi dans le noyau B. «Adrien Trebel, avec son agent, a décidé de ne pas partir en stage : il est fâché parce que le Standard a refusé une offre de la Gantoise » : l’explication d’Olivier Renard ne dit pas tout (et le directeur technique n’a même pas envie de répondre à Michel Louwagie qui évoque une 4e offre pour un joueur proposé… par le Standard). Dans le conflit, l’offre de La Gantoise (à hauteur de 2,5 millions d’euros avec l’implication de… Mogi Bayat dans le dossier) n’est qu’un élément secondaire du dossier.

Confronté à un possible départ d’Ibrahima Cissé (et accessoirement à la fin de bail d’Eyong Enoh), il nous revient que le club liégeois a voulu mettre Renato Neto dans la balance. Il est évident que le Standard doit se mettre dès aujourd’hui à la recherche de nouveaux médians axiaux. Mais, en soi, Adrien Trebel ne veut pas rejoindre les Buffalos : il souhaite purement et simplement quitter le Standard, comme il avait déjà tenté de forcer un départ l’été dernier. Une offre était venue alors de Chine aux alentours de 4 millions mais le salaire proposé (on parle 1,2 million par an) n’était pas assez intéressant. Il se chuchote que le Français attend une offre plus lucrative toujours en provenance de Chine et a pris l’option d’aller au clash, profitant de l’intérêt gantois. « Adrien Trebel est-il encore un joueur du groupe ? Tout le monde a été surpris par ce qui s’est passé samedi. Je me focalise sur ceux qui sont présents », a répondu diplomatiquement Aleksandar Jankovic. « Je n’ai pas de message à envoyer à Adrien via les médias. Cette absence justifie-t-elle a posteriori le retrait du brassard ? Je n’ai rien à justifier. Les choses que j’avais à lui dire, il les a entendues devant le groupe.

» Plus le bras de fer se prolongera, plus les probabilités de revoir Adrien Trebel (qui avait déjà quitté Nantes en mauvais termes) en action s’amenuiseront. Sans le dire ouvertement, Aleksandar Jankovic s’en est fait une raison. Une marche arrière est-elle possible ? Poser la question est y répondre.

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