Si les sanctions contre les clubs concernent l’Union belge et la Pro League, c’est à la Cellule football du ministère de l’Intérieur que revient la mission de punir les « fans » ayant provoqué les incidents.

1. Le match de Charleroi

Cathy Vanden Berghe, la directrice de la Cellule foot créée en 1998, nous explique le processus habituel : «La police de Charleroi a commencé à visionner les images vidéo, pour tenter d’identifier les personnes ayant lancé des objets pyrotechniques ou autres sur la pelouse. Elle nous enverra ses PV dans un mois au plus tôt, car il s’agit d’un long travail, à partir des images des caméras de surveillance. » Combien y en a-t-il dans chaque stade, et particulièrement à Charleroi ? «Je n’ai pas le détail car c’est très variable d’un stade à l’autre, certains ayant davantage de caméras et d’autres moins, mais avec un grand-angle. »

2. Les sanctions

Que risquent les contrevenants ? Cathy Vanden Berghe explique : «L’échelle des peines va de 3 mois d’interdiction de stade et 250 euros d’amende à 5 ans d’interdiction de stade et 5.000 euros d’amende. Jeter un pétard ou une pièce de monnaie, ce n’est pas le même niveau de gravité. Allumer un pétard puis le lancer, cela constitue déjà deux infractions. Jeter un feu de bengale, impossible à éteindre, c’est plus grave qu’un pétard et c’est, automatiquement, au moins un an d’interdiction de stade et 500 euros d’amende. Dimanche, on a vu aussi bien des pétards que des feux de bengale. Par ailleurs, les récidivistes risquent évidemment plus gros que les autres. »

« Je n’ai pas le détail car c’est très variable d’un stade à l’autre » – Cathy Vanden Berghe directrice de la Cellule foot

3. Il y a 886 interdits de stade

Cathy Vanden Berghe nous apprend qu’il y a actuellement 886 interdits de stade : «Je n’ai pas sous la main le détail par club mais ça change toutes les semaines, des interdictions commençant et d’autres se terminant. Les interdits de stade ne doivent pas pointer au commissariat, comme dans certains pays, car il manque pour cela un arrêté royal. Et puis, il faudrait par exemple ouvrir le commissariat de Durbuy le dimanche si un de ses citoyens est concerné, etc. Et à Anvers, les IDS du Beerschot et de l’Antwerp risqueraient de se battre devant le commissariat ! Et puis, ils sont interdits dans tout le pays. Certains étant supporters de plusieurs clubs, ils pourraient aller au commissariat pour un match du samedi puis aller au stade le dimanche ! »

4.Repérés au stade

Mais alors, rien ne les empêche réellement d’aller au stade ? «Ils peuvent toujours tenter leur chance mais s’ils sont pris, ils reçoivent directement une nouvelle IDS de 12 mois et 1.000 euros d’amende. Rares sont ceux qui parviennent à entrer car les stewards et les spotters des différentes zones de police connaissent leur « clientèle ». Dans quelques mois, grâce à un nouvel arrêté royal, les spotters devraient être en possession d’un fichier photos qui rendra les contrôles encore plus efficaces. Mais je vous assure que les IDS bravant l’interdiction sont vraiment peu nombreux… »

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